Nous avons déjà parlé du dessinateur argentin pour Phantasmagories.
En bref, Jessica est une bonne jeune fille de famille bourgeoise qui, le jour, suit les cours dans son établissement privé de haut rang et, le soir, troque la jupe plissée contre la mini jupe en cuir et une tenue mettant ses formes divines en valeur. Dans ses errances nocturnes, affamée de sexe, elle fait la connaissance de José, un voyou. Mais elle n’a que faire de son CV, c’est de sexe dont elle a besoin.
On se rend vit compte que le dessinateur est un artisan de la BD, les planches sont académiques et l’accent est particulièrement mis sur l’héroïne. Rien d’anormal ou de choquant. Mais voilà malgré la pauvreté du scénario, on lit la BD sans se poser de question.
Et on apprécie la volupté que dégage Jessica, tour à tour étudiante virginale, puis blonde au décolleté vertigineux qui vous décolle les bonbons du papier. Elle est attirante, elle sait ce qu’elle veut et parvient aussi à se faire respecter (quoique…). Mais voilà, il faut bien dire qu’on reste sur de l’érotisme. Certes, les situations sont excitantes, mais pas une pénétration explicite, vous n’avez le droit qu’au sexe bombée et la poitrine gonflée de la fausse ingénue. Cela peut frustrer certains lecteurs, mais ça fonctionne néanmoins.
Il est intéressant de comparer ce titre avec le précédent (La Voie de Laura). Les héroïnes sont les mêmes quasiment et pourtant les motivations de Jessica sont claires (elle aimer sexe, elle prendre cher). Elle est active et provocante, tandis que Laura est une victime consentante en plein syndrome de Stockholm qui découvre qu’elle kiffe se faire ramoner violemment par des mecs en cagoule. Cependant, pour la morale finale, Jessica est une horrible égoïste sans cœur (pauvre José !) et Laura, une étudiante qui a réussi à avoir un appartement et à envoyer sa belle-mère en prison. Au fond, elles ne valent pas mieux l’une et l’autre. 2 visions du fantasme de l’étudiante, 2 histoires, la première tend à exciter, la seconde à vous faire gicler. A chacun sa paroisse…
Mais mon cœur balance vers Jessica, une femme qui s’assume, qui prend le mec pour ce qu’il est et le jette pour la même raison. Au fond c’est un homme dans un corps de femme.
– Les seins de Jessica illuminèrent la rue… Et les yeux de José…
(Version lue Delcourt Erotix)