Shintaro Kago est un des maîtres de l’Ero-Guro, déjà évoqué pour les œuvres de Suehiro Maruo (lecture plus que recommandée).
Si on peut oser une définition du genre de l’Ero-Guro, on peut dire que c’est un manga excessivement violent affichant les pires perversions dans des contextes absurdes. De ce mélange extrême, personne n’en sort indemne, le genre de lecture qui laisse des traces.
En bref, dans une ville du Japon médiéval, s’entrecroisent les destins d’un samouraï, d’un couturier-assassin, et d’autres personnages. Les 13 histoires présentées sont sanguinolentes, purulentes, dégoûtantes, tantôt drôles, tantôt exaspérantes. Il faut avoir l’estomac bien accroché.
Ici, nous ne sommes pas dans un monde d’excitation, mais de perversions dans la société machiste où les hommes sont forts et les femmes leurs objets. Chacun trouvera dans la lecture de quoi vomir, scatophilie, bondage déformant, atrocités en tout genre.
A la différence d’un Maruo qui publie des œuvres fortes et, mine de rien, porteuses de sens, Kago fait étalage de l’horreur et place beaucoup d’humour dans ses cases. Mais ces petites « respirations » désorientent. C’est la douche écossaise. Donc, on se met à douter du but de l’auteur, notamment avec son histoire de distributeur et tout le délire autour de la couture.
« Carnets de Massacre » n’est pas le royaume du bon goût et, quitte à me répéter, c’est la perversion qui est plus recherchée dans ces pages.
– C’est comme si à l’intérieur une limace géante me barbouillait la bite !!!
(Version lue Editions IMHO)