Guido Crepax est un des maestro italiens de la Bande Dessinée érotique.
Emmanuelle est l’adaptation du livre d’Emmanuelle Arsan qui a, bien entendu, donné le film érotique le plus connu.
En bref, Emmanuelle est l’histoire d’une jeune femme mariée se livrant à toutes les découvertes les plus sensuelles en extrême Orient.
Bien plus intelligent dans son cadrage que Manara, chaque planche fait l’objet d’une attention toute particulière. De ce fait, la BD reste très moderne. Le cadre s’attarde sur ces petits détails que l’on peut avoir vécu, un doigt glissé sous un vêtement, un téton jaillissant, une goutte de sueur, un changement dans le regard, etc. Son trait de dessin est assez unique. Les corps sont filiformes, les visages anguleux, mais tout provoque la tension.
Bien que l’on reste dans une représentation très temporelle (les années 70 sont très présentes dans le style vestimentaire notamment), les situations sont très bien rendues dans les regards et les attitudes. Je n’avais pas retenu ça du film à titre de comparaison. On gardera en tête la scène dans l’avion où, à l’insu des autres passagers, Emmanuelle s’envoie en l’air sous l’effet des doigts de son voisin.
Enfin, le tout est une sorte de leçon et d’appel à la sensualité et à la jouissance, couplé au cadre des seventies. On est dans l’ère de la libération de la Femme et des mœurs. C’est donc une œuvre marquante dans l’érotisme et ses codes. On n’est plus dans la satisfaction du désir de l’homme, mais dans la révélation de la femme. Une œuvre pour laisser de côté ses préjugés. Selon moi, c’est L’Erotisme avec un grand E. Déroutant, extrêmement charnel, moite et sensuel.
(version lue Delcourt Erotix)
[…] 2e album lu de Guido Crepax. (voir Emmanuelle) […]