Guido Crepax fait partie des chouchous de l’Erotographe.
En bref, une femme prend plusieurs identités pour vivre plusieurs histoires et multiplier ses amants, tout aussi imaginaires. Ainsi ce sont 3 femmes que nous suivons Claudia, Valentina et Virginia. Toutes ont une identité graphique, mais aussi des comportements et des spécialités. Mais ce n’est pas suffisant.
Et donc, comme souvent dans les BDs de Crepax (notamment les Anita) on se sent perdu, on perd pied. Et la sensation est délicate. On doit perdre pied et pénétrer la folie des personnages, se mettre à leur niveau et comprendre leur délire.
C’est aussi un de ses albums les plus extrêmes, le sexe est complètement délirant. Les pratiques décomplexées de la masturbation, fellation, et autres sont complétées par des exercices périlleux de coquetier humain, d’urologie, etc. L’obscénité touche au grotesque, la folie est permanente. Les jeux deviennent dangereux avec une arme de poing et des foulards enroulés autour du cou.
Le lecteur « 1er degré » risque d’être fort déçu par ce récit sans queue ni tête. Et Crepax, certainement conscient du caractère abrupt de cette BD, fait dire à un personnage « Avec l’imagination, tout est possible, non? N’avez vous pas entendu parler de surréalisme? »
Encore une fois, malgré des débordements déstabilisants, Crepax tape dans le mille et livre une œuvre intelligente, un peu trop peut être. A lire! A lire! A lire !
– Reconnais que tu n’es pas insensible à la fascination de l’obscène !
(Version lue Albin Michel 1982 – épuisé)
Celui-là, j’espère le trouver un jour en occase car il fait parti de mes manquants sur Crépax et, ce n’est pas le seul !!! Je n’ai que 16 albums / 33 ( source bedetheque )