Axel est un dessinateur Français.
En bref, Flavia est une quadragénaire à la vie bien réglée. Elle vit chez elle de son exhibition constante par un système de webcams disposé dans tout son appartement. Refusant toute pudeur et jouant le jeu à fond, elle se dévoile dans tous les aspects de sa vie. Un jour, elle rencontre un jeune homme qui va changer son train de vie…
Ce qui interpelle tout de suite est le trait d’Axel. Celui-ci est loin de l’encrage net des personnages comme Manara ou Rotundo (bref, la liste est longue). Mais surtout la recherche de réalisme est très appréciée pour ancrer son récit dans la réalité et donc s’écarter du fantasme.
Le lecteur que je suis a tout d’abord été rebuté par le dessin. Oui, j’aime la belle héroïne, quitte à ce qu’elle ne puisse pas exister, telle une petite fille cherchant à ressembler à sa Barbie. Et puis les personnages m’ont touché. On les connait, c’est un peu de nous qui transpire dans ses pages. On a pas besoin de webcam pour s’exhiber, les réseaux sociaux en font tout autant.
Le choix de vie de Flavia (s’exhiber sur le web pour vivre) est une contrainte, mais elle accepte les règles du jeu et sa vie est équilibrée. Quand son histoire débute avec Marco, on sait que tout sera remis en cause. Peut on être camgirl et avoir une vie sentimentale ? Peut-on tout dévoiler, même l’intimité des sentiments ?
Et le dessin colle à merveille aux propos. On est dans la même réalité que le porno amateur ou la camgirl avec ses corps imparfaits, ses poils trop souvent rasés, etc. C’est un tour de force, je trouve, que de parvenir à restituer cette ambiance, malgré un récit un brin téléphoné.
Crue, sans fards, La Chambre de Verre est une parfaite illustration de ce que peut proposer une BD qui n’a pas peur de dévoiler les corps.
– Jamais je ne ferai la pute, pas à cause de la morale, mais parce que je ne supporterais pas d’être touchée par des gens qui ne me plaisent pas. Les caméras, ça me va. Qu’on me mate pendant que je prends ma douche, que je chie, que je baise ? Aucun problème, au contraire, ça m’excite.
(Version lue DYNAMITE – Collection Canicule)