Bastien Vivès Franco-Belge

Le Chemisier de Bastien Vivès

Bastien vives Le Chemisier Couv

4e album chroniqué pour l’auteur français dont le dernier titre, Petit Paul, avait provoqué un bad buzz. Qu’en est-il de ce titre orienté plus grand public ?

En bref, Séverine est étudiante, vit avec son petit ami, un geek gentil et fait la baby-sitter pour arrondir ses fins de mois. Sans être effacée, elle ne semble pas retenir l’attention des autres. Sa vie monotone est bouleversée le jour où elle porte un chemisier en soie de marque. Tout à coup, tout le monde semble s’intéresser à elle et la remarquer…

Séverine est la parfaite Girl-Next-Door, cette voisine qu’on croise et qu’on ne voit pas vraiment. Le lecteur est vite frappé par cette évidence. Son petit copain l’ignore, ses amis se fichent de sa présence ou non à tel événement… On prend plaisir à voir l’évolution du personnage qui s’affirme et prend davantage confiance en elle.

Un vêtement qui change la vie

Le chemisier, c’est cet élément dans une vie qui fait basculer, une sorte de fétiche, de porte bonheur. Séverine, grâce à ce vêtement, prend conscience de la portée de ses actes et, pour ce qui nous intéresse ici, de son corps et de ses désirs. Elle prend le rôle principal de sa vie, passant de l’adolescente à la femme, passant de la petite amie soumise à la femme que tous désirent.

Le lecteur ressent la fulgurance des envies que l’héroïne assouvit et les frustrations. Elle les gomme, parfois de manière violente comme avec le policier par exemple. On finit par s’attacher fort à elle, malgré les situations de plus en plus compliquées au fur et à mesure de l’usure du chemisier.

Vivès livre un album comme il sait en faire avec un personnage féminin sensible et avec une énorme poitrine (son leitmotiv). Parfois il provoque le malaise sur certaines scènes peut-être trop poussées (la petite fille malade – annonciateur du déclic de l’héroïne? ou encore la scène d’exhibition).

Au final, Le Chemisier est un excellent titre qui se dévore en quelques instants sans tomber dans le racolage. A lire sans hésitation !

(Version lue Casterman)

– J’ai envie de vous, Séverine !

 

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