Bastien Vivès incarne la génération d’auteurs qui osent montrer son intérêt pour la BD adulte. Petit Paul a connu un relatif « Bad Buzz » à sa sortie.
En bref, Petit Paul vit reclus dans une ferme avec ses parents et sa sœur. Malgré son jeune âge, il est doté d’un pénis gigantesque, ce qui lui fait vivre des aventures coquasses. C’est la suite du très caustique Melons de la Colère.
Petit Paul reprend les codes de l’enfance et de la madeleine de Proust en marquant ses histoires par une couverture à la Martine. Cela place le récit dans la parodie et le délire. En partant de ça, Vivès déroule son humour et joue sur la corde sensible des fantasmes pré-adolescents (la professeur, la grande sœur de son meilleur ami, etc.), mais traités avec ses yeux d’adulte amateur de pornographie.
Avec son héros enfant, l’album est très casse-gueule. Heureusement, l’humour et la mise en scène désamorcent l’exagération des situations. Mais tout le monde ne rit pas des mêmes choses et l’album fait grincer certaines mâchoires.
Sans être un grand titre, la lecture m’a beaucoup plu. L’album sent le soufre, mais ne se veut pas subversif.
– Au fait, j’ai lâché une de ces pêches, je suis toute dilatée…
(Version lue Porno & Pop – Glénat)
(Entre nous, j’ai vraiment ri pendant la lecture. Cependant le thème de l’enfance revient en permanence dans les titres de Vivès et il serait préférable que le prochain album adulte évite de jouer encore sur ce tabou. Sinon ça sera extrêmement malaisant.)