On a déjà parlé à maintes reprises des œuvres de Roberto Baldazzini. Tous ses titres érotiques majeurs ayant été publiés, Trans/Est peut-être la dernière chronique sur cet artiste immense.
En bref, 2 pays, la Lusitanie et l’Estlandie, se livrent une guerre sans merci. En Lusitanie, Marthe complète son entrainement de dominatrice pour partir espionner en territoire ennemi. Elle est parachutée sur place, une fois sa formation complétée et sa greffe de pénis effectuée…
Trans/Est est la première BD ouvertement érotique de Baldazzini, auteur cher pour l’Erotographe. On retrouve dans ce monde bipolaire les obsessions qui éclateront dans CasaHowhard, la confusion des genres, les jeux sadomasochistes, le fétichisme, mais aussi un univers complètement tourné vers le sexe, comme façon de vivre et comme arme de guerre.
Baldazzini, c’est toujours bon !
Le récit rend largement hommage aux soaps fantastiques tels que Flash Gordon et aux pulps d’espionnage. Le tout baigne dans une bizarrerie (parfois absurde et grotesque) dans laquelle Baldazzini adore plonger ses lecteurs. Hommes, femmes semblent être des concepts dépassés, ainsi que la sexualité consensuelle. Dans ses pages, ca claque, suce, sodomise, et le plus souvent avec une inversion des standards.
La ligne claire de l’auteur a ici un trait épais et gras, donnant une noirceur aux planches, mais qui dégage beaucoup de noblesse. On voit déjà une grande créativité dans les situations, notamment les scènes SM. On peut y voir un hommage à Stanton, mais ici l’élève modernise le propos et, à mon humble avis, dépasse le maître.
L’édition française de cette Bande Dessinées de 1994 est riche d’un port folio campant bien l’univers rétro futuriste Lusitanien et une postface assurée par Christophe Bier qui brosse un portrait intelligent de l’œuvre de Baldazzini. Serious Publishing mérite son nom !
– Je ne sais plus quoi faire. Elle aime le fouet, le clystère, la verge cloutée… On a tout essayé ! Elle est en rut !
(Version lue Serious Publishing)