Jeudi 26 Janvier 2012, dans le TGV à destination du Festival de la BD à Angoulême, j’ai l’opportunité de faire ma première interview avec un jeune auteur, Madet, qui a publié « Le Sale Petit Con » chez Tabou Editions.
BD : « Le Sale Petit Con », c’est un constat sur les relations homme/femme ou un compte rendu de tes expériences personnelles?
M : Je dirais plutôt que c’est mon vécu. L’album n’est pas une analyse sociologique. C’est plus des moments vécus compilés en une seule histoire et accentués et caricaturés.
BD : Oui c’est ce qu’on ressent, surtout dans les réactions de certains personnages, notamment Clarisse qui « part dans les tours » instantanément. Mais pourquoi ce titre ?
M : Il y a une polysémie autour du con. Sale petit con, c’est pour l’insulte et le sexe féminin qui est au centre de la BD. Ce qui m’intéressait autour de ce titre, c’est qu’à la fois, ça rassemble les personnages et les oppose. En même temps, ça exprime la vison qu’on a de l’autre et de soi, mais aussi de ce que pense l’autre.
BD : Ca renforce les éléments paranoïaques présents dans la BD, avec Clarisse en tête. Ca fait qu’ils ont beaucoup mal à s’accorder nos 2 héros. Au lit, c’est laborieux, notamment à cause du viol qu’a subi Clarisse, même si le mot semble un peu fort.
M : je voulais laisser planer l’ambiguïté. Il y a viol et viol. Elle a du mal à utiliser ce mot. Elle a pas forcément communiqué quand son ex se faisait du bien et qu’elle ne ressentait pas de plaisir. Elle a beaucoup de mal à parler de sexe. Même si on est une génération post révolution sexuelle, ça reste un tabou chez de nombreuses personnes. Selon moi, c’est davantage un trait féminin, bien que ça se retrouve chez la gent masculine aussi : qu’est ce qu’on peut faire, doit faire, ne pas faire, etc…
Ils sont représentés en tant que chien et chat, on sait que ça va être compliqué entre eux.
BD : A ce niveau là, il y a un déséquilibre dans le ivre. Michel a le bon rôle par rapport à Clarisse qui dramatise automatiquement.
M : Je pense que c’est quelque chose qui revient souvent que le personnage principal soit présenté comme quelqu’un de grande qualité. Mais ce n’est pas volontaire, bien que je ne cherchais pas l’équilibre entre eux.
Les réactions de Clarisse sont typiquement immatures. Mais aucun des deux n’est complètement adulte et le fait de se positionner en victime ne l’est pas.
BD D’où te vient cette passion pour la BD ?
M : J’ai appris à lire par une méthode passant par une BD. Donc la narration par les cases est assez naturelle. Et très jeune, j’ai fait pas mal de BD et je m’y suis mis récemment en tenant un blog. Maintenant je m’intéresse davantage à construire une histoire.
BD : Michel connaitra d’autres histoires?
M : Oui c’est prévu. L’histoire de Michel aura des suites, bien que chaque volume restera indépendant, mais toujours avec humour, qui est très important pour moi et qui convient parfaitement à mon dessin.
Un grand merci à Madet pour sa disponibilité, ainsi qu’à Tabou pour avoir permis cette rencontre.
Chouette de pouvoir lire des interviews !
(Une faute de frappe ici : « BD : Et tout te vient cette passion pour la BD ? » / « d’où te vient ».)
Oui ! Ca me fait plaisir de proposer quelque chose de nouveau ! 🙂
(et c’est corrigé)
Pour moi aussi c’était une grande première cette interview ! On s’en est pas si mal tiré, je trouve… 😉
Merci à toi Stéphane, et aussi pour ta critique de l’album que tu avais faite précédemment !
[…] Madet est un jeune auteur français dont on a chroniqué le premier album, “Le Sale Petit Con“, et fait une interview. […]