Reiser, sans être un auteur érotique, a largement sa place ici, rien que par les thèmes qu’il a abordés.
En bref, Phantasmes est un recueil de planches. Quelques sketchs font plusieurs pages, mais l’essentiel tient en une page.
La qualité de Reiser est sa grande vulgarité. On imagine difficilement l’auto-censure éventuelle de l’auteur, puisqu’il ne se refuse aucun thème. C’est ainsi que la zoophilie, l’alcoolisme, la solitude et la société moderne sont abordées sans fard dans un mélange amer.
Reiser cherche le sourire, celui qui pince le lecteur et l’interpelle dans la lignée de Hara-Kiri, journal auquel il a participé. Alors c’est potache et sarcastique par moments, mais toujours humain.
On sent Reiser amoureux des femmes et des plaisirs de la vie. Ces clins d’œil grinçants autour du lit sont d’une perversité totale. On ne pouvait qu’aimer et lui rendre hommage.
– On ne baise plus, on s’aime…
(Version lue Albin Michel)