Nataël et Béja sont père et fils. Ils ont repris la série du Club des 5 depuis 2017 et sont aussi auteurs de Bye Bye Tristesse, BD érotique. Cette situation rappelle Jean Sidobre qui a eu le même parcours il y a bien longtemps.
En bref, Lola rédige son journal intime au bord de sa piscine avec son mari qui lit de son côté. Hilare, elle se retourne vers lui et lui révèle comment elle a su qu’il la trompait. C’est l’occasion pour elle de revenir sur son parcours sentimental et sexuel.
Bye Bye Tristesse est un de ces titres visant la sensualité. Il intellectualise la question sexuelle, le désir et les sentiments. C’est une des richesses du genre. Le plus souvent, la BD érotique c’est pas d’un niveau exceptionnel, on va pas se mentir. Et ici, on est plutôt dans un registre savant et sophistiqué, ça change.
Le trait de Béja est véritablement somptueux et sobre. Le lecteur en a pour son argent. Les auteurs dévoilent une histoire avec un dessin efficace.
Le sexe et les sentiments sont-ils solubles ?
Mais voilà, le titre est pompeux. Avec un vocabulaire volontairement appuyé et des références littéraires pointues (coucou Françoise Sagan et son « Bonjour Tristesse »), l’album ne parvient pas à convaincre. Au contraire, l’érotisme bourgeois présenté ici finit par ennuyer, voire agacer.
Le titre est rythmé par des épisodes du journal intime de Lola. Le récit tourne à la confession. Avec un point de départ pas mauvais, le récit perd cependant vite de son intérêt. On peut blâmer entre autres son élan littéraire vaguement dramatique.
Le lecteur se demande ce qu’il a lu. Est-ce l’éloge de l’amour ou l’oraison funèbre d’un mariage brisé par l’adultère ?
– Tu m’avais réveillée d’une sensuelle langueur. Tu m’avais fait goûter au bonheur et révélée à la plénitude.
(Version lue Glénat Collection 12Bis)