Avec 1 an de retard, il est temps de mettre la lumière sur le dernier tome de la saga Amabilia par Éloïse et Thomas Raven.
En bref, entre drame, maladie, coups du sort, mais aussi joie, retrouvailles et équilibre, cet ultime volume clôt la saga Amabilia qui raconte les amours de Simon, Iris et Charlotte.
Amabilia a commencé par une rencontre festive, vive, éclatante et passionnée. Iris et Simon vivaient une aventure qui secouait leur vie et leur quotidien. Mais les tracas, leurs relations, les quiproquos ont eu raison de leur amour. Ils se sont séparés, tout en conservant le contact. Cependant, rien ne semble les guérir complètement, ils ne parviennent ni à tourner la page définitivement, ni à trouver un nouveau refuge.
Dans la BD érotique, l’aspect psychologique de la vie amoureuse est très rarement exploité. Les auteurs s’intéressent davantage à procurer des sensations fortes en accord avec la sensualité et les fantasmes de leurs lecteurs. L’interrogation ne va guère plus loin. Amabilia, c’est autre chose.
En effet, la jouissance et la passion sont ici la base de l’histoire, mais c’est surtout la suite, ce qui se passe après le sexe et la passion, qui intéresse Eloïse et Thomas Raven. Comment un couple peut continuer à s’aimer comme au premier jour ? Est-ce possible ? La quête de la satisfaction du corps provoque-t-elle celle de l’âme ? Et ils y répondent à leur manière avec une histoire parfois bavarde qui peut lasser, mais c’est ainsi que se passent toutes les histoires d’amour.
Et on est toujours ravi de la patte graphique avec son noir & blanc propre et nette. Lorsque la couleur arrive, le ton du récit change comme si tout prenait vie. Le contraste est vraiment saisissant à lire comme si tout devenait plus réel, comme si on quittait le passé pour vivre le présent.
Il y a aussi un respect de l’anatomie qui renforce le côté charnel et donne de la proximité aux protagonistes. On aime voir Simon se raser, on aime voir Iris prendre de l’âge et la trouver aussi belle qu’au premier jour.
Certes, ce tome verse dans la nostalgie. C’est la conclusion, les auteurs et leurs personnages regardent leur parcours respectif. Moi aussi d’ailleurs. Et c’est ce sentiment un peu vertigineux qui s’impose lorsque l’on referme le tome. Vous n’êtes plus le même entre le début et la fin. Que reste-t-il de nos désirs, de nos envies, de nos amours ? Qu’avez-vous fait de votre vie ? Avez-vous bien agi ?
Alors merci pour cette lecture, pour ce moment rare.
– Baise-moi les seins ! Je veux voir ton sperme gicler !
PS : Pour ceux qui ont rencontré l’Erotographe, libre à vous de me trouver dans les pages de ce tome !
Merci aux auteurs pour leur touchante attention !
(Version lue DYNAMITE Editions Collection Outrage)