Niala est un titre scénarisé par Jean-Christophe Deveney et avec Christian Rossi au dessin. Ce sont des auteurs français plutôt expérimentés.
En bref, Niala est une belle jeune femme vivant au fond de la jungle. Elle aurait été élevée par des bonobos et incarne « l’esprit de la forêt ». Très portée sur les plaisirs de la chair, elle invite ses visiteurs à recentrer leur perception sur le désir…
Dans une Afrique noire de carte postale, Niala évolue dans la jungle et rappelle fortement Tarzan. Mais ici, elle vit paisiblement et incite chacun à se vouer au plaisir. Aucun esprit guerrier ne l’habite, elle ne prêche que joie, bienveillance et respect de ses désirs. Et c’est elle qui déniaise les adolescents locaux lors des rites de passage !
Niala prône une sexualité apaisée et décomplexée…
Chaque histoire courte met en scène un personnage, le plus souvent un visiteur blanc de la jungle, qui vient imposer son mode de vie ou abuser de la forêt. Il est vite recadré amicalement par l’héroïne et repart avec le sourire jusqu’aux oreilles. Surtout il est initié à une vie plus en accord avec lui-même et les autres. Grosso modo, la leçon est : envoie-toi en l’air, tu feras moins de conneries.
L’album reste drôle et léger, voire naïf. Les personnages sont souvent des parodies d’eux-mêmes, le missionnaire gay refoulé, l’explorateur pervers, etc. Les auteurs n’affichent aucune intention de stigmatisation ou de moquerie.
Le dessin est tout à fait convaincant. Niala est à croquer. On reste tout de même sur un érotisme soft, ne vous attendez pas à des pages de sexe délirantes. Mais voilà, Niala est un titre frais qui va piocher dans les clichés des récits pulp et de la colonisation. Ca se lit vite, ca donne un petit sourire et ca comble les pupilles. Que demander de plus ?
– J’ai grandi parmi ces singes. Ce sont des bonobos, et ils m’ont appris deux choses essentielles… Apaiser les conflits au plus vite et ne jamais avoir honte de ses désirs sexuels.
(Version lue Glénat en couleur)