Manara, c’est le pape de la Bande Dessinée érotique. Si vous ne le connaissez pas encore, vous pouvez vous rattraper ici ! Il donne ici sa version du Kama Sutra.
En bref, Parva, une jeune blonde, trouve un colis et y découvre une mystérieuse ceinture. Celle-ci est en fait magique et est recherchée par des adorateurs de Kali. L’aventure commence…
Quand on connaît la qualité des Aventures indiennes de Guiseppe Bergman du même auteur, on ne peut que s’attendre à un album de très haute volée. Malheureusement le lecteur est très vite déçu. A tous les niveaux, le titre est raté.
Tout d’abord, le dessin n’est pas au niveau du maître. Il explique essayer une technique numérique et c’est criant de nullité. Les personnages, certes toujours affriolants, ne sont pas intégrés au décor et semblent flotter dans les cases.
Ensuite, le scénario et l’ambiance sont remplies de clichés. La ceinture parle, on peut même la branler, les copains arrivent, hop, c’est plan à trois, etc. Il signore est en mode automatique et ne parvient pas à émoustiller le lecteur.
Cependant, il y a du bon, voire de l’inédit. On sent une volonté d’insuffler une sensualité dans ces pages. Les scènes intimes sont parfois longues et cadrées sur les visages, les embrassades, etc. L’étreinte est bien plus sentimentale que mécanique, surtout avec le fond rouge. Ces passages plairont aux personnes pour qui le romantisme est important dans leurs relations.
De plus, il y a une atmosphère onirique. On frise le rêve éveillé. Facilité scénaristique ou réelle volonté de l’auteur ? Chacun jugera. Et parfois par-ci, par là, quelques éclats pervers viennent réveiller le récit. La scène dans le bateau ou encore celle de la balançoire réhausse le récit.
Je n’aime pas être négatif dans mes critiques. Mais j’affectionne énormément les classiques de Milo Manara. Son Kâma Sûtra tient davantage de l’œuvre de commande fournie par un auteur vieillissant qui a du mal à renouveler son art.
– Ici, personne ne fait confiance aux sans-bites !
(Version lue Glénat)
